HRP Transpyr 2018 – Lun 27 août (11/20)

Une cerise sur le gâteau

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Avec André, nous démarrons ensemble en direction de Pombie, clopin-clopant, avec mon genou en guimauve et sa cheville dans le sac, pour atteindre, assez vite, le passage d’Orteig, câblé.

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Nous croisons plusieurs randonneurs car nous évoluons à proximité de la route du Pourtalet : des groupes d’anciens, un trailer, des randonneurs à la journée… Notamment un jeune couple, en sueur, qui part pêcher au lac d’Artouste, chargés comme des mules, avec de quoi tenir un siège. Le gonfleur de matelas qui surmonte l’échafaudage d’objets destinés à apporter un peu de confort dans cet environnement sauvage apparaît comme une cerise sur le gâteau…

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Plus loin, nous discutons un moment avec la mère d’une bergère venue rendre visite à sa fille. Pastoralisme, Patou (pas Estelle, mais le chien), Border Collie…

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Je quitte André à la Cabane de Soques, au bord de la nationale. Il enchaîne sur Pombie, je dois ravitailler au col du Pourtalet et il me faut trouver un véhicule qui m’y achemine.

Je tends le pouce mais personne ne fait mine de s’arrêter, il s’agit principalement de belles caisses, conduites par des personnes âgées qui vont faire des stocks à pas cher en Espagne. Au bout d’un quart d’heure, je sens que c’est mort…

Un jeune Espagnol vient taper la causette et m’annonce le col à 5 kilomètres. Je vais donc y monter à pied.

Mais, juste après le premier virage, je tombe sur un dégagement avec un arrêt de car. Caramba ! Je viens de rater de justesse celui du matin et le prochain passera au milieu de l’après-midi.

Par contre, je sens que le spot est plus propice pour le stop. J’avise un père Espagnol qui descend de voiture avec sa fille, de l’autre côté de la route, et vais le taxer d’un petit bout de papier sur lequel j’écris « col », avant de revenir me poster en face.

Au troisième véhicule, bingo ! Un Master L2 H2 aménagé s’arrête, conduit par un gars qui va rejoindre des potes pour faire des canyons de l’autre côté, dans le Mont Perdu. On a plein de choses à se raconter et les 5 kilomètres paraissent trop courts.

Il me dépose devant la venta spécialisée dans la vente de fruits et légumes. Je me fais direct une orgie de produits frais : une tomate (7/20), un avocat (18/20), deux pêches de vigne (18/20), un brugnon (16/10) ainsi que du raisin noir (11/20).

Puis je vais faire mon gros ravito dans la venta. C’est OK, sauf les soupes, z’ont que de la « Gallina Blanca » dégueu.

Je sors m’installer sous la tonnelle afin de compléter mon repas par des protéines : une tortilla con cebola et une boîte de thon à l’huile d’olive.

Maintenant, il me faut conditionner et faire entrer dans mon sac la bouffe achetée pour 7 jours d’autonomie. Pas fastoche, mais j’arrive à venir à bout du Rubik’s Cube. Le sac est bien lourd…

Pendant ces opérations, je file de la bouffe en douce à trois Border Collies qui divaguent sur la placette. Le berger est attablé à une table proche et c’est lui qui engage la conversation, au bout d’un bon quart d’heure : « Ils vont partir avec toi ! ».

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C’est le début d’un agréable échange à bâtons rompus d’une bonne heure. Finalement, je repars sans Alto, le dominant, Osso, le jeune en formation, et l’autre jeune destiné à la bergère compagne du berger qui gère un troupeau dans le secteur.

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Avant de redescendre à la Cabane de Soques, je tente un second supermercado pour trouver des soupes de qualité. Mais, là aussi, Gallina Blanca a le monopole du rayon. J’en prends par dépit, pas de choix, alors pas le choix…

Aucun troquet n’a du Wifi alors j’essaie l’office de tourisme, sans résultat non plus. J’y reste une demi-heure afin de recharger un peu mon portable qui a mis ses trois batteries HS, afin d’avoir du jus pour chopper éventuellement des SMS. Puis je pars à la recherche d’un véhicule.

Au bout de 5 minutes, je tombe sur le trailer que nous avions croisé le matin, sur les hauteurs, avec André. Il m’embarque dans son combi après m’avoir indiqué, à partir du col, un itinéraire direct et fastoche sur Pombie, sans gros dénivelé. Mais je décline, c’est pas dans l’esprit : je dois repartir d’où je suis arrivé par mes propres moyens, en fin de matinée. Il apprécie la philosophie du truc…

Après qu’il m’ait déposé à la Cabane de Soques, j’attaque la montée sous une grosse chaleur, avec un sac qui pèse dix tonnes. Je stoppe assez vite dans un bois, où je me baigne et me rafraichis dans un torrent.

Puis je reprends la montée. Un famille Espagnole est en panique en raison d’une impressionnante fumée qui obscurcit le ciel, devant nous, sur l’itinéraire. Il y a le feu à la montagne ! Ils veulent téléphoner à la police, je pense que c’est plutôt sous contrôle, genre un écobuage par un agriculteur. La suite me donne raison.

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Sur la fin je distingue tout là-haut, une vigie solitaire qui scrute le sentier. Il s’agit d’André qui assiste à mes derniers efforts.

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Une toilette vite fait à l’arrache dans les sanitaires du refuge puis nous bullons au soleil en échangeant sur nos rencontres de la journée et l’organisation des jours à venir.

Nous démarrons ensuite une partie d’échecs sur un jeu tout tarabiscoté, interrompue vers 19h45 lorsque mon comparse se rend compte qu’il  a loupé le début du repas.

J’en profite pour aller planter ma tente sur l’aire de bivouac, un peu de traviole, les bons spots étant déjà pris. Puis je dîne au pied du géant, le Pic du Midi d’Ossau.

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J’en profite pour brûler les étapes…

L’obscurité s’invite rapidement et je remonte au refuge pour continuer la partie, dans une ambiance jour/nuit à la Jacquouille la Fripouille, une minuterie gérant la lumière dans le petit vestiaire où nous sommes installés.

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Quand la fatigue de la journée se fait plus pressante, nous prenons une photo de la partie en l’état dans le but de la continuer dans un autre refuge, plus loin, et je vais me coucher au ras des éboulis, sous la masse monstrueuse du Pic, en espérant que ce n’est pas cette nuit que le prochain morceau de montagne va se détacher. Mektoub…

Le jour d’avant

Le jour d’après