Ça te dit night fever ?


Pour démarrer l’année 2014 sur les meilleures bases, deux équipes de l’assoce RADO sont allées se mesurer, près de Caen, aux redoutables orienteurs du Nord de la France sur la Marath’O organisé par les Vikazim. Comme il restait une ch’tite place dans le cam’s, Oliv’ s’est greffé au plan et a proposé à Sergueï, comparse Rennais d’avent’hures un peu longuettes, de faire équipe avec lui.

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Au bout de quatre heures de route, nous arrivons, en pôle position, dans le gymnase de Feuguerolles-Bully. Formalités d’inscription, gavage aux nouilles, passage par la boutique Orientsport où Gill s’évertue, avec le farouche entêtement du jeune enfant cherchant à faire entrer une pièce carrée dans un trou rond, à enfiler un sac-à dos high-tech, l’opération se soldant par un improbable enfilage à l’envers de l’engin, transformant ainsi les magnifiques porte-bidons issus de la conquête spatiale en pitoyables manchons anti-engelures pour les mains.

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Pour retomber sur ses pattes, il argue avoir fait cela pour détendre l’atmosphère, nous sentant un peu tendus à l’idée d’affronter les pointures inscrites sur l’épreuve. Dans le doute, on accepte l’argument ne voulant pas le mettre dans de mauvaises dispositions, puisque c’est lui qui doit ramener tout le monde, cette nuit, après la course.

Les choses sérieuses vont bientôt commencer. Sergueï nous a rejoints, on revêt nos tenues de combat. Le tee-shirt pourri d’Oliv avec son logo caractéristique attire l’attention de quelques raiders du Nord et de Normandie qui ont également participé au raid Canéo, en 2008. Échange de souvenirs…

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Petit passage par le stand du photographe officiel puis direction une première épreuve surprise qui déterminera l’ordre du départ en chasse, quand les choses sérieuses vont commencer. Il s’agit d’un parcours entre plots, type « course du gnou », à effectuer le plus rapidement possible par un des deux équipiers. Pour l’équipe Flying and Co c’est Sergueï qui s’y colle, conformément à une décision sans appel du capitaine, après concertation avec lui-même. Résultat correct qui nous fera partir dans le quatrième paquet.

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Après un briefing sobre et efficace, nous gagnons la ligne de départ à 16h. Chaque coureur récupère un lot de cartes et c’est parti !

Tout d’abord une CO sur carte 1/4000 dans le bourg. 11 balises en ordre libre, les 5 de la fin en imposé. Ça paraît simple, nous partons sans tracer, contrairement aux équipes Rado qui préfèrent se sécuriser. Après un démarrage un peu à la waneugaine, le temps de prendre nos marques, nous naviguons à vue dans les zones pavillonnaires, sans oublier de postes.

S’en suit une micro-orientation, à l’intérieur d’un labyrinthe en rubalise, de 11 postes, installé sur une aire herbeuse. Le temps de l’épreuve sera multiplié par 5, alors on attaque après avoir fait le changement de carte, contrairement à Manu des Rado qui gaspillera presque une minute à fouiller dans son sac après avoir bipé le boîtier départ. Oliv gère l’orient, Sergueï pointe. Pas d’enflamme, pas d’énervement inutile, il faut rester serein et efficace. On s’en sort bien (meilleur temps des trois équipes).

Dans les mêmes circonstances, il est facile d’imaginer Déglingo (Ju) la tête agitée en tous sens, la carte chiffonnée et déchirée dans les mains, pendant que LKT franchit, la bave aux commissures, la rubalise, en rouleau ventral, sous les hurlements de son comparse.

Retour à la réalité…

Une très belle CO en ligne, de 24 balises, nous attend sur une nouvelle carte au 1/4000 : « Les marches de Feuguerolles ». Un relief tourmenté, des trous, des trous d’eau, des sentes, des buttes, des chtites falaises, du déniv’, des musses en jaune dans le vert trois… Une foison de détails. On se fait bien plaiz’…

La nuit est tombée, perception des frontales. On attaque un road-book, bavante de 5 km dont le seul intérêt est de nous amener sur la carte d’Amayé au 1/10000.

4 postes, dans du coteau escarpé, conduisent au départ du gros morceau : une CO de 16 postes, en ordre libre, dans la forêt de Grimbosq.

Après de sévères pétages de gueule dans les premiers dénivelés en guise d’introduction, entre gadoue et pavasses traîtresses, on tourne le truc dans le sens horaire. Seul gros jardinage, d’une dizaine de minutes, sur l’avant-dernière balise, un trou au beau milieu d’une zone constituée d’un enchevêtrement de branchages – chausses trappes pour genoux fatigués – sans point d’attaque vraiment évident. Nous y sommes rejoints par l’autre équipe Rado, Éric et Franck, et finissons par trouver la toile après l’avoir attaquée selon trois axes différents. Nous aurons mis près de 2h30 sur cette section en forêt.

Il faut maintenant se coltiner la longue remontée plein Nord, vers l’arrivée. Nous retraversons la carte d’Amayé sur des chemins et des routes. Dans le lotissement en haut de la carte, petit craquage d’Oliv qui engage l’équipe dans une descente goudronnée qu’il faut ensuite remonter sans trop ruminer sur le temps et l’énergie cramés. C’est d’ailleurs caractéristique du fonctionnement habituel de notre binôme où, alternativement, celui qui n’a pas fait la connerie aide le fautif à repositiver et se focaliser sur le futur qu’il faut soigner plutôt que de se lamenter sur le passé qu’on ne peut pas réécrire.

Fin du quart d’heure philosophal…

La mémo, techniquement facile, ajoute de nouveaux kilomètres au compteur en nous conduisant sur la dernière carte au 1/4000 : le coteau de Bully, constitué de deux séries d’enchaînements rapides de postes, la première de 11 balises dans des coteaux à l’aplomb des falaises surplombant l’Orne, la seconde de 6 postes au cœur d’un à-plat boisé. Sergueï a la frite, il orient’ et pointe sans hésitation, Oliv’ à la remorque derrière, essayant de le ralentir le moins possible dans ses tentatives de semage des équipes de sangsues accrochées à nos basques.

Dernière ligne droite, derniers pif-paf dans les lotissements du bourg pour pointer la 94ème et dernière balise de cette belle avent’hure qui s’achève, au bout de 45 km, trois minutes avant minuit. Nous sommes 8 èmes sur 21.

Dans le gymnase, nous retrouvons Manu, Tom, Éric et Franck ainsi que Gill qui a bien rentabilisé notre temps de course en faisant le VIP de luxe pour le raid Flying et en refourguant le maximum de pubs pour son calendrier des raids. Il est temps de lui remettre les clés du camion. Maintenant, à lui de jouer !

Bilan : 8 heures de bagnole pour 8 h de course, mais on ne regrette pas le déplacement…

5 Réponses

  1. Oliv’ est super sympa avec moi, car le camel, je l’avais réellement mis la tête en bas pour l’essayer, manque de concentration sans doute, j’étais là-bas en toute décontraction ou alors l’âge !!!
    Une fois de plus, j’ai pris un plaisir fou à accompagner nos 6 valeureux orienteurs pour la soirée Saturday Night Fever, mais à votre avis qui a joué le rôle de John Travolta ???

    • C’est pas moi, c’est sûr ! J’interprétais le rôle de la partenaire de Travolta ; « Oliv y’a tes g’noux qui gênent » à l’arrière du cam’s pendant le retour…

      • Olivia jnoukigèn qui danse avec Travolta dans ça te dit night fever, fallait oser !
        Ce n’est plus la fièvre du samedi soir qu’il va falloir surveiller, mais celle d’Oliv…

  2. Merci Olivier pour ton mail du lundi soir pour la course le samedi. J’aime bien prendre mon temps pour me décider…

  3. Alamo, tu confirmes ici que t’es un vrai cinéphile. Qui plus est, pas uniquement cantonné aux western de série B.
    Une fois de plus : Trop fort, Alamo !

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